Depuis trois ans, la baisse du nombre de logements classés G tient davantage aux ajustements méthodologiques du Diagnostic de performance énergétique (DPE) qu’aux travaux réalisés. C’est la conclusion du bureau d’études Casam, qui a analysé 350 000 DPE dans 13 grandes villes étudiantes.
Deux réformes ont profondément modifié le calcul du DPE :
Résultat : 850 000 logements sortiront du statut de passoires thermiques et près de 6 millions verront leur note s’améliorer, sans intervention d’artisans ni isolation supplémentaire. À Lyon, Bordeaux ou Rennes, la part de logements G devrait reculer de plusieurs points uniquement grâce à cette réforme.
Pour les acteurs du bâtiment, cette évolution retire une partie du marché de la rénovation énergétique. En 2026, les biens classés F seront deux fois plus nombreux à gagner une classe que les biens G, dont beaucoup n’ont subi aucune amélioration. Ce reclassement artificiel affaiblit la demande de travaux lourds et fragilise les entreprises du secteur.
Dans les grandes villes universitaires, un tiers des logements de moins de 35 m² gagneront une classe énergétique en 2026. Toutefois, 20 % des studios à Paris restent en G, souvent situés dans de vieilles copropriétés nécessitant des rénovations coûteuses. Or ces biens, jugés indécents par la loi Climat et résilience, ne peuvent plus être loués. Dans un contexte de pénurie locative et de gel temporaire de MaPrimeRénov’, les étudiants risquent d’être en première ligne de la précarité énergétique.